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Michel J. Cuny - Eléments d'analyse de l'économie et des finances mondiales
30 juin 2014

3 - Le maître du travail : sa condition subjective et ses profits

     Redonnons la parole à Adam Smith : "Mais bien que d'égales quantités de travail soient toujours de valeur égale pour le travailleur, elles semblent être néanmoins, pour la personne qui l'emploie, de valeur tantôt plus grande, tantôt plus petite. Cette personne les acquiert tantôt avec une plus grande quantité de biens et tantôt avec une plus petite [...]."

      C'est-à-dire que le maître obtient, pour plus ou moins cher, le sacrifice que l'ouvrier devra faire d'une "même portion de son loisir, de sa liberté, de son bonheur", contre le quantum d'argent ou de marchandises qu'il reçoit en échange de son travail.

Port de Marseille (XVIIIème siècle)

      Port_de_Marseille__XVIII_me_si_cle_Adam Smith poursuit : "Ce qui est acheté avec de la monnaie ou avec des biens est acquis par le travail autant que ce que nous obtenons par la peine de notre corps. Cette monnaie ou ces biens en fait nous épargnent cette peine. Ils contiennent la valeur d'une certaine quantité de travail que nous échangeons contre ce qui est considéré, alors, comme  contenant la valeur d'une quantité égale."

      Avec Adam Smith levons enfin un dernier doute : "Les profits, pensera-t-on peut-être, ne sont qu'un nom différent pour les salaires d'une espèce donnée de travail : le travail d'inspection et de direction. Toutefois, les profits sont complètement différents, ils sont réglés par des principes tout à fait différents, et ils ne sont pas en proportion de la quantité, de la pénibilité ou de l'ingéniosité de ce prétendu travail d'inspection et de direction. Ils sont complètement réglés par la valeur du capital engagé et  sont plus ou moins grands selon son importance."

      Il s'agit donc, pour le maître, de s'épargner la fatigue et, n'ayant pas à mobiliser son temps pour ce pénible exercice, de conserver par-devers soi la portion correspondante de "loisir", de "liberté", de "bonheur"...

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